Denis n’a jamais eu la prétention d’apporter quelque chose à l’art, pour lui, tout a été fait au siècle dernier.
Il a juste essayé de retranscrire des atmosphères qu’il découvrait au gré des randonnées qu’il faisait régulièrement.
Les paysages au sortir de chaque virage, les couleurs du temps, les lueurs du soleil, du ciel, de la vallée embrumée, des prés, des bois et des forêts, les odeurs enregistrées durant les balades tôt le matin pour redécouvrir ce qu’on oublie en ville, les accidents météorologiques tels que le brouillard, la neige, les orages, toutes ces impressions ont réveillé des sensations qu’il classait et rangeait pour les ressortir devant la toile vierge.
La plus grande partie du tableau se construisait pendant ces instants de plénitude. La construction, l’équilibre du tableau, la luminosité, tous ces composants étaient interprétés avant même de commencer la toile.
Sa préférence pour les croquis était la « mine de plomb ».
Toutefois, devant la toile, le dessin était abandonné pour ne laisser apparaître que les lignes fortes. La perspective était alors fondée sur la dégradation des tons qui eux mêmes définissaient l’espace et les volumes. Les formes étaient représentées telles qu’il les voyait, à un moment donné, sous l’action de la lumière.
Le travail en série sur un même sujet, lui permettait une fois la première œuvre terminée d’étudier les parties les plus abouties pour les insérer dans une autre composition à laquelle s’ajoutaient d’autres volumes, d’autres tons et parfois d’autres techniques.
Bien évidemment, sa technique évoluera par un travail quasi quotidien, des visites d’expositions, des rencontres . . .
Denis Cheret est décédé le 12 avril 2015 à l’âge de 47 ans et nous nous souvenons de sa gentillesse, de son humour et de son talent artistique.